REDÉFINIR LE DÉVELOPPEMENT DU 21ÈME SIÈCLE SOUS L’ANGLE DE L’ÉGALITÉ DES GENRES
Le développement actuel a été perturbateur, progressif et, dans certains cas, un espace fluide qui a permis aux hommes et aux femmes d’être des participants actifs avec peu de limites attribuées à l’identité liée au genre. Aujourd’hui, nous avons plus d’infirmiers, de chauffeurs de taxi et même de conductrices de transport public.
Au XXIème siècle, le développement ne semble pas tenir compte des différences entre les genres. Cette cécité peut être attribuée à des niveaux élevés de pauvreté et de désespoir ; cette nouvelle tendance pourrait donc être un mécanisme d’adaptation et, franchement, une question de survie. Quelle qu’en soit la raison ou la motivation, il s’agit indéniablement d’une ère de transformation dans la société patriarcale africaine conventionnelle qui, depuis des temps immémoriaux, a perpétué des rôles impénétrables entre les genres. On dit souvent que l’Afrique est à la traîne par rapport aux tendances émergentes, qu’elle élève les femmes et qu’elle crée des espaces pour que les hommes puissent explorer ce que l’on a souvent qualifié de carrières non conventionnelles selon la tradition. Pourtant, la fluidité entre les sexes dans les espaces de travail est une vieille nouveauté en Afrique.
Cette exposition se veut une célébration de toutes les femmes et de tous les hommes africains qui osent être différents, des individus qui suivent leurs passions contre vents et marées pour défendre leurs croyances et innover à une époque où le genre n’a aucune conséquence sur la profession de l’individu. Comme beaucoup d’éléments sociaux, le genre est indéniablement construit socialement et donc dynamique. C’est grâce à ces champions qui ne voient aucune limite de genre que nous pouvons aujourd’hui constater que nous avons des femmes dans des espaces masculins et des hommes dans des espaces féminins.
Il existe encore des inégalités indéniables sur le marché du travail dans certaines régions, les femmes se voyant systématiquement refuser l’égalité d’accès à certains emplois spécifiques que la société qualifie d'”emplois pour hommes”. Et ce sont là d’énormes obstacles au développement durable de notre continent africain.
Cette question des femmes travaillant dans des espaces masculins et des hommes travaillant dans des espaces féminins n’est pas entièrement nouvelle en Afrique, par exemple, nous avons depuis longtemps des sages-femmes masculins, mais depuis si longtemps c’est une profession silencieuse.
Cependant, nous aimerions souligner que les femmes dans les industries à prédominance masculine font face à une pléthore de dilemmes et d’obstacles qui peuvent ajouter du stress à leur milieu de travail, dont beaucoup d’hommes dans les industries à prédominance féminine ne sont pas victimes.
Cette exposition vise à briser ces contradictions négatives en mettant en valeur ces champions. Nous aimerions créer un espace pour rendre normal, le fait de voir des femmes mécaniciennes ou des hommes stylistes, pour que même une petite fille ou un petit garçon jouant dans la ferme en zone rurale au Burundi puisse les regarder et dire un jour ce sera moi.
Cette exposition sera une célébration des personnes qui ont osé travailler dans ces espaces, de celles qui ont osé continuer à le faire et à innover. Un exemple phénoménal contemporain peut être tiré du maintien de la paix des femmes soldats.
Nous espérons qu’à travers cette exposition, nous pourrons accélérer le dialogue sur la fin de la discrimination à l’égard des femmes et des filles dans les industries dominées par les hommes ainsi que des hommes dans les industries dominées par les femmes en disant que le TALENT EST UNISEX.
